la lettre d'information Les enfants de Louxor / mars 2010
LES ENFANTS DE LOUXOR
La Maât
Lettre information - mars 2010
Quelques
nouvelles de Louxor et de Gourna ?
Les
murs montent autour de certains sites archéologiques pendant que des statues
sortent de terre dans le temple d’Amenhotep III.
Une
« Corniche » sur la rive ouest, avec rond-point, pelouse et
réverbères ! Tout change.
Pour
nous, cette fois encore, un constat a été alarmant : les familles les plus
pauvres sont souvent, comme ici, des familles monoparentales. Parfois le père
est parti pour une nouvelle épouse mais souvent il a trouvé la mort dans un
accident.
La
maman se retrouve seule avec en charge plusieurs petits, sans recours, sans
aide.
Evoquer
ici les images cruelles auxquelles nous avons été confrontés cette fois
encore ? A quoi bon … Elles sont tout simplement terribles et
laissent une grande tristesse et un grand sentiment de révolte.
Comme
ils sont stupides (mais prévisibles) ces accidents de la route qui tuent ou
laissent de graves séquelles.
De
jeunes enfants qui traversent la rue, qui tombent de plusieurs étages…
Des
motos chevauchées par des gamins inconscients qui veulent frimer.
Des
familles juchées à 4 (voire 5) sur une moto, de très jeunes enfants à l’avant,
ou dans les bras de la maman
elle-même assise en amazone, et des enfants de 3 à 4 ans à l’arrière tout simplement agrippés à
la chemise de leur père …
Comme
elle est stupide, cette chute de tracteur qui a coûté sa jambe à un adolescent
de 17 ans.
Comme
ils sont lourds d’ignorance ces mariages consanguins avec de graves handicaps pour
les enfants comme conséquence...
Tant
d’images insoutenables ou simplement tristes.
On
voudrait pouvoir s’attaquer à tout à la fois !
La
fatalité ? Ou plutôt un manque flagrant d’anticipation ? Un peu
de réflexion suffirait souvent à éviter de grands drames.
Nous
pensons que la meilleure façon de combattre, c’est de penser : Education,
Formation. Les besoins sont énormes, dans tous les domaines : alphabétisation, scolarisation, éducation,
formation…
Et
notamment en direction des enfants et des femmes, les piliers de la famille.
Notre
objectif prioritaire était cette fois de définir quelles structures scolaires
nous allions soutenir, tant pour les enfants que pour les femmes. Et de nous
appuyer, pour nos actions, sur des structures locales en établissant un solide
partenariat.
Même
si nous le regrettons, nous devons constater que Marie-Christine Gerber ne dispose plus de suffisamment de temps pour agir sur
le terrain avec Les Enfants de
Louxor.
Le
Centre de poterie, les soins qu’elle prodigue et ses fonctions consulaires ne
lui laissent actuellement que peu de répit.
MC
Gerber propose donc de mettre à notre disposition ses compétences et sa connaissance du terrain pour être en quelque sorte notre « conseiller
technique » sur place, et de superviser des actions si la nécessité s’en
fait sentir. Il y aura comme précédemment des contacts réguliers et elle se rendra sur place si la situation
le demande (ce qui sera notamment
le cas pour le suivi de l’opération du jeune Mohammed).
Notre
souhait étant de trouver des écoles correspondant à nos possibilités
d’intervention (nombre d’élèves, emplacement géographique), nous en avons
visité plusieurs et nous en avons retenu deux, situées dans deux villages
différents : une école maternelle et une école primaire où nous avons,
grâce à des dons, distribué
crayons, stylos et autres fournitures scolaires.
Merci
donc à tous ceux qui nous ont
permis de faire ces distributions en donnant de leur temps et de leur
argent : particuliers ou étudiants de diverses régions.
Nous
ferons de nouvelles distributions
dès que nous le pourrons.
Pour
rendre utilisables certaines classes, il y aura des travaux importants à
effectuer.
Des
étudiants de Lille se sont beaucoup investis dans ce projet. Nous les en
félicitons chaleureusement.
Nous
avons également financé, pour 15 élèves, l’achat des livres nécessaires à leur
scolarité, et remis un don en faveur d’écoliers d’un autre village.
Quelle
émotion au premier cours de voir des femmes qui n’avaient jamais tenu une craie
ou un crayon dans leurs mains et qui étaient d’une grande maladresse pour
reproduire une lettre sur la planche de bois brut qui leur servait de
tableau noir!
Les
participantes semblent très motivées et les intervenants sont très impliqués.
Si
l’expérience est concluante nous pensons la dupliquer dans d’autres secteurs
des villages car les femmes ne quittent pas leur « territoire ». Nous
espérons en avoir la possibilité financière
Ces
classes porteront le nom de « classes de Gabrail », en hommage à ce
grand Monsieur récemment et trop
tôt disparu, qui ne ménageait ni
son temps ni son argent pour aider les plus fragiles, et qui nous avait demandé
de travailler avec lui sur des situations familiales difficiles.
Il
était un des piliers de cette organisation caritative.
Comme
à l’automne dernier, nous sommes allés remettre à des familles plus que pauvres des villages du Nord des sacs de nourriture, des
produits d’hygiène et des vêtements. Ceux qui sont venus dans
ces familles avec nous savent ce que « plus que pauvres » peut
signifier! Un sol en terre battue, et rien…
Mohammed,
ce jeune garçon de 17 ans qui est tombé d’un tracteur et a dû être amputé d’une jambe,
souffrait
physiquement et bien sûr moralement, quand nous sommes allés à son chevet.
Vu
son âge, nous avons décidé de lui
donner la chance de retrouver une vie la plus normale possible, en l’équipant
d’une bonne prothèse articulée.
Mais
il va maintenant falloir mobiliser toutes les bonnes volontés car le coût est
élevé : environ 7000€
Nous
ferons le maximum pour y parvenir.
Nous
avons adressé un appel à toutes les personnes inscrites à cette newsletter en
leur demandant de bien vouloir faire circuler le message.
Nous
commençons à recevoir des aides et cela nous va bien sûr droit au cœur. Soyez
en tous remerciés.
Vous
aurez des nouvelles de Mohammed dans les semaines qui viennent.
Les
nouvelles que nous vous donnons sont rarement réjouissantes, nous en sommes conscients.
Pourtant les sourires des enfants nous procurent
aussi des moments très forts.
Par
ailleurs l’implication de certaines
personnes dans les villages nous est d’un grand réconfort. Leur volonté de nous
aider dans nos actions et de faire avancer les choses, notamment en ce qui
concerne la situation des femmes tend à montrer que nous sommes sur la bonne
voie.
Alors « Yallah ! ».
Et merci à tous ceux qui nous accompagneront dans notre démarche.
Les Enfants de Louxor- 87 avenue
Guynemer- 59700 Marcq en Baroeul